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Pères, faisons face
à nos peurs
au sujet de l'avortement
(Fathers, Let's Face Our Fears About Abortion)
« Car ce n'est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné,
mais un esprit de force, d'amour et de maîtrise de soi. »
(2 Tm 1.7)
Un message au clergé
2. Ai-je peur qu'on dise que je n'ai qu'une seule idée en tête? D'un certain point de vue, cette peur est sans fondement. Les questions que nous abordons sont nombreuses. La véritable crainte est celle-ci, « Que va-t-il se passer si je parle de l'avortement, même une seule fois? » D'un autre point de vue, il est vrai qu'il n'y a qu'une seule question qui se pose, parce que s'il n'y a pas la vie, il ne peut pas y avoir d'autres droits et personne n'est là pour en discuter.
3. Est-ce que je risque de perdre le droit d'émettre des reçus pour fins fiscales si je parle de l'avortement? Non, la loi ne nous interdit pas de parler de questions de politique générale.
4. Est-ce que je vais faire fuir les femmes qui ont eu un avortement? C'est pour aider ces femmes-là que nous prêchons sur l'avortement et pour empêcher que d'autres femmes ne commettent la même erreur. Une femme qui a subi un avortement nous a écrit pour nous dire de ne pas avoir peur d'en parler : « Je ne peux m'empêcher de penser que si j'avais entendu dire à l'église que l'avortement est un mal... j'aurais peut-être choisi de garder mon enfant plutôt que de le tuer. » Si nous condamnons l'avortement, nous proclamons aussi le pardon et la guérison. Les spécialistes qui traitent le syndrome post-avortement nous disent qu'il est essentiel que la femme « cesse d'utiliser des mécanismes de défense comme la négation, le refoulement et la rationalisation de l'avortement « (Dr Philip Mango, The Consequences of Abortion and Their Treatment, août 1990). Elle doit accepter le fait que son bébé a été tué. Nous pouvons l'aider sur la voie de la guérison en proclamant la vérité sur l'avortement et la réalité du pardon. Lorsque nous parlons de l'avortement, nous lui disons, « Nous sommes avec vous ». Notre silence lui dit, « Ça ne nous intéresse pas ».
5. Ai-je peur de m'aliéner certains de mes paroissiens? Nous ne cherchons certainement pas à offenser ou à nous aliéner qui que ce soit dans la paroisse. Nous sommes des réconciliateurs. Mais, par la même occasion, celui avec qui nous réconcilions le peuple, c'est Dieu. Faire en sorte que les fidèles viennent dans notre paroisse constitue un aspect de notre mission; l'autre aspect est de s'assurer que lorsqu'ils y viennent, ce soit pour entendre la totalité du message que Dieu nous transmet par son Église. Ce n'est pas une faveur que nous leur accordons; ils ont le droit, en toute justice, d'entendre toute la vérité sur l'enseignement de l'Église. S'imaginer que vous pouvons remplir fidèlement ce devoir sans jamais s'aliéner qui que ce soit, c'est ne pas tenir compte du fait que le Christ lui-même s'est aliéné certaines gens (voir, par exemple, la conclusion de son discours eucharistique dans Jean 6) Pouvons-nous faire mieux que lui? Sans être intentionnelles, ces aliénations sont inévitables. C'est là le mystère de la liberté. Certains se sont eux-mêmes aliénés de la vérité sur l'avortement. Si nous révélons fidèlement cette vérité, il est possible qu'ils décident de s'aliéner de nous également. Ce qui n'est pas la même chose que si « nous les faisions fuir » en étant la cause de leur aliénation du fait d'une négligence ou d'une méchanceté de notre part.
6. Ai-je peur de « diviser ma paroisse »? Le fait est que toutes les paroisses sont déjà « divisées », en ce sens que les gens ont des points de vue différents sur la question de l'avortement. Si nous évitons d'en parler, nous pourrons peut-être masquer cette division pendant un moment mais ce n'est pas ce qu'on peut appeler l'unité. L'unité se fonde sur la vérité et on l'obtient par une claire présentation de la vérité. « Pour moi, quand j'aurai été élevé de terre, j'attirerai à moi tous les hommes » (Jean 12.32). Ce ne sont pas nos plans, nos efforts et nos projets humains qui nous permettent de construire l'unité. Nous la construisons en proclamant sa Parole, sans ambiguïté ni excuse. Certes, cela créera un peu de division, pour la même raison qu'il y aura un peu d'aliénation. Mais la Parole elle-même en est la cause. « Pensez-vous que je sois venu apporter la paix sur la terre? Non, je vous le dis, mais plutôt la division » (Luc 21.51). C'est la division entre la vérité et l'erreur, entre la grâce et le péché, entre la vie et la mort. Cette division doit survenir avant que l'unité ne soit possible; sinon, cette unité ne sera que superficielle et illusoire.
7. Ai-je peur qu'en parlant d'avortement je sois également forcé de parler de contraception? En tant que prêtres, nous avons l'engagement public d'enseigner ce que l'Église enseigne. Non seulement y a-t-il un lien entre l'avortement et la contraception, mais il existe aussi une unité et un lien merveilleux entre toutes les vérités que l'Église proclame. La vérité forme un tout organique parce que, en définitive, le message est une Personne, Jésus-Christ. « N'ayez pas peur; je serai toujours avec vous. » On chante si souvent ces paroles aujourd'hui dans nos églises. Ce sont des paroles qui s'adressent à nous, les prêtres. Jamais au cours de l'histoire nous n'avons disposé d'une aide comparable, particulièrement à travers les enseignements du Pape et les commentaires fidèles à ces enseignements, pour enseigner la vérité au sujet de la contraception. Sachons utiliser l'aide mise aujourd'hui à notre disposition.
8. Est-ce que je n'ai tout simplement pas le temps d'en faire plus? Une grande partie de ce que nous sommes appelés à faire pour la défense de la vie ne nous demande pas beaucoup plus de temps. Cela demande plutôt plus d'esprit. Il ne faut pas plus de temps pour prêcher sur l'avortement que sur n'importe quel autre sujet. Placer une annonce pro-vie dans le bulletin paroissial ne demande pas plus de temps que n'importe quelle autre annonce. Il faudra le même temps pour encourager un groupe, qu'il soit pro-vie ou non. Par ailleurs, ce sont ici des vies humaines qui sont en jeu. Nous serions prêts à prendre le temps de sauver un enfant renversé par une voiture près de notre église, ne pouvons-nous pas également prendre le temps de faire quelque chose pour les quelque 300 enfants qu'on démembre littéralement jour après jour? Tout notre temps appartient à Dieu, de toute façon. Consacrons-en une plus grande partie pour sauver ses enfants!
9. Ai-je l'impression d'être mal préparé pour parler de l'avortement? On peut entendre des variations sur ce thème dont nous reparlerons dans les questions suivantes. En général, il peut exister un manque de confiance en soi. Dans ce cas, nous pouvons renforcer cette confiance en nous renseignant sur la question, en discutant avec d'autres prêtres déjà actifs dans le mouvement, en priant et en acquérant de l'expérience. Il y a parfois la crainte d'insister à tort sur tel aspect de la question (« parler trop sévèrement », « engendrer la culpabilité », « paraître insensible »). Nous pouvons combattre cette crainte en prenant la résolution, lorsque nous parlons de l'avortement, de toujours mentionner que les femmes dans le besoin peuvent recevoir de l'aide et que le Christ, par son Église, est toujours là pour leur offrir le pardon et la paix.
10. Est-ce que je crois que la question de l'avortement est trop complexe pour être abordée au cours d'une homélie? Si telle est notre attitude, posons-nous la question, « En quoi est-elle complexe? » La question est assurément psychologiquement complexe. Moralement, cependant, elle est fort simple : l'avortement est le meurtre direct d'une personne innocente et c'est par conséquent toujours un mal. Rien ne peut le justifier. Dénoncer le meurtre dans une homélie serait-il « trop complexe »? Est-il « trop complexe » de signaler une injustice commise envers les membres les plus désarmés de notre société? Est-il trop complexe de proclamer que les femmes enceintes peuvent être aidées et qu'il existe de meilleurs choix que l'avortement? Comment cela peut-il être plus complexe que de parler du racisme, de la pauvreté, de la guerre ou de la toxicomanie?
11. Est-ce la complexité d'une grande assemblée diverse qui m'empêche de parler de l'avortement? Tout bon orateur sait qu'un des principes fondamentaux de l'art est de connaître son auditoire. Une assemblée dominicale est très variée au niveau de l'âge, de l'éducation et de la maturité spirituelle. S'adresser à un tel groupe présente un problème qui n'est pas limité à la question de l'avortement. N'importe quel sujet exige que l'on fasse preuve de sensibilité et de prudence. D'autre part, notre assemblée n'existe pas en vase clos et ces gens ne vivent pas non plus dans une société chrétienne. Nous devons tenir compte des messages choquants, déroutants et trompeurs qu'ils entendent constamment en dehors de l'église. On est en train de corrompre la jeunesse. Notre défi est de leur faire connaître la vérité pour contrecarrer les erreurs corruptrices qu'ils entendent ailleurs. Si nous prenons pour critère dans notre homélie que tout le monde va comprendre immédiatement tout ce que nous disons, nous nous servons d'un critère irréaliste et inutile. De plus, les avis seront toujours si différents concernant ce qui est « approprié » que nous serons toujours un peu critiqués. Nous devons accepter ce fait. Il faudrait qu'il soit bien entendu que nous sommes toujours prêts à discuter en privé de toute question ou interrogation soulevée par notre prédication. Nous devons faire preuve de prudence mais nous poser en même temps la question, « Si nous ne leur disons pas la vérité, où donc pourront-ils l'entendre? » Allons-nous permettre à une société saturée de propagande pro-avortement, et qui fait tout pour taire la terrible vérité sur l'avortement, d'avoir le premier et le dernier mot avec le peuple dont nous avons la charge pastorale?
12. Ai-je de la difficulté à trouver un lien entre l'avortement et les Écritures? Mon champ d'expertise théologique est précisément les Écritures et je peux affirmer sans réserve que si les Écritures n'enseignent pas l'immoralité de l'avortement, elles n'enseignent rien du tout. Il n'est pas nécessaire que le mot « avortement » apparaisse dans les textes pour que l'enseignement des Écritures soit parfaitement clair sur la question. On ne trouve nulle part le mot « Trinité » dans la Bible, mais elle l'enseigne pourtant. L'avortement est le meurtre d'un enfant innocent. L'enseignement sur l'avortement est contenu dans les nombreuses condamnations du meurtre de l'innocent et les nombreuses instructions sur la charité, particulièrement envers les faibles, les petits, ceux qui sont sans défense et que la société rejette. On peut mentionner de nombreux textes, mais il y a par-delà les textes tout l'esprit et l'ensemble des thèmes qui inspirent les Écritures. Le peuple de l'Ancien et du Nouveau Testament est appelé à devenir un peuple saint, une communauté unie à Dieu et unie entre elle par le lien de l'amour. Cela est possible parce que Dieu en prend l'initiative non seulement en donnant la vie mais en intervenant pour sauver ceux qui sont sans défense. Ces événements sont au centre de l'Ancien comme du Nouveau Testament. L'avortement appartient à une dynamique totalement contradictoire de pensée et de vie : elle exclut des membres de la communauté et détruit les faibles au lieu de les défendre. (On peut se procurer de la documentation sur les rapports spécifiques entre l'avortement et les Écritures ainsi que des modèles d'homélies en écrivant à Prêtres Pro-Vie Canada.)
13. Ai-je besoin de ressources supplémentaires? Aucun problème. Écrivez-nous et nous vous fournirons plus de ressources que vous ne pourriez jamais en utiliser.
14. Suis-je désabusé en raison du peu de soutien que je reçois lorsque je parle de l'avortement? Nous ne recevons peut-être pas tout l'encouragement dont nous aurions besoin de la part de nos frères dans le sacerdoce, de notre peuple ou des autorités ecclésiastiques. En ce qui concerne les autres prêtres, l'encouragement à prendre la défense de la vie est un des avantages que Prêtres Pro-Vie Canada peut vous procurer. L'aide peut venir d'un chapitre de votre diocèse ou de contacts avec les autres membres.
Il existe également d'autres mouvements qui peuvent conforter les prêtres dans divers aspects de leur ministère. En ce qui concerne l'assemblée des fidèles, l'encouragement est certainement présent. Prenez fermement position en faveur de la vie et cet appui grandira. Vous entendrez aussi des plaintes, mais ce ne sont pas ceux qui se plaignent qui auront à répondre devant Dieu de ce que qui est ou n'est pas prêché du haut de la chaire! Quant à nos évêques et nos supérieurs religieux, nous devons suivre le conseil de l'Écriture et prier pour eux et si certains ne nous encouragent pas à parler en faveur de la vie, nous devrions poliment mais avec fermeté leur demander qu'ils le fassent.
15. Suis-je « refroidi » par l'excentricité de certains pro-vie? Tous les mouvements ont leurs « excentriques ». Mais si notre première impression vis-à-vis des « pro-vie » est que ce sont des excentriques, cela peut vouloir dire que nous avons eu nous-mêmes très peu de contact avec les personnes dans ce mouvement. Les défenseurs de la vie sont les gens les plus dévoués et les plus généreux du monde. Ils aiment ceux qui ne peuvent leur rendre cet amour et ce faisant, ils endurent le ridicule aussi bien que le coût et les blessures. Le mouvement en faveur de la vie est le mouvement populaire le plus important de l'histoire du Canada. Bien sûr qu'il y a des excentriques. Mais il y a aussi des saints. (Parfois, ces catégories se recouvrent!) Des études montrent que le mouvement en faveur de la vie, par son expansion et sa variété, est plus un reflet du Canada que le mouvement en faveur de l'avortement.
Nous sommes par ailleurs tout à fait en mesure de renforcer le mouvement en faveur de la vie en y amenant le plus de gens possible, y compris des professionnels dans toutes les disciplines. La paroisse elle-même (conjointement avec des groupes non catholiques) devrait être le mouvement pro-vie de notre quartier! Cela dépend de nous! Personne n'est dispensé de devenir « pro-vie ». Après tout, existe-t-il un autre choix?
16. Ai-je l'impression que les gens entendent déjà suffisamment parler de l'avortement et qu'ils en savent assez? Bien des prêtres ont ce sentiment. Considérez cependant qu'après 25 années de lutte contre la légalisation de l'avortement, tout enfant dans le sein de sa mère est encore sous la menace d'un avortement légal. Au Canada, on pratique toujours des avortements au rythme de 100.000 par année et les catholiques y ont recours tout autant que les autres. La connaissance fait toujours défaut. La plupart des gens ignorent encore l'ampleur des avortements, ou les manières révoltantes de les pratiquer, ou encore les dommages physiques et psychologiques qu'ils causent à la mère. Beaucoup savent que l'avortement est un mal, mais ne se rendent pas compte à quel point il est un mal. De plus, connaissance n'est pas vertu. Notre tâche est de réveiller les gens pour qu'ils fassent quelque chose. S'ils en savent déjà suffisamment sur la question, où sont nos groupes locaux pour la défense de la vie? Où sont les centres locaux de grossesse-secours et les refuges pour mères célibataires? Il en existe déjà beaucoup, mais il en faudrait tellement plus! Combien de gens considèrent-ils l'avortement pour ce qu'il est réellement, le meurtre d'un enfant? Les gens ont plus que jamais besoin d'encouragement de notre part car ils sont bombardés de mensonges et de slogans pro-avortement et la peur d'être poursuivis en justice les empêche d'exercer une activité pro-vie tout à fait légitime. Si nous avons parfois l'impression de « prêcher à des convertis », pensons que les gens peuvent quitter le troupeau des convertis, ce qui est exactement ce que les autres voudraient voir arriver.
17. Ai-je peur de traiter de « questions politiques » Le meurtre des enfants est-il uniquement une question politique? Du point de vue moral et spirituel, en quoi l'avortement est-il différent du meurtre d'un enfant de deux ans? Sommes-nous moins tenus de prendre la défense de nos frères et sœurs avant leur naissance que lorsqu'ils sont nés? Devons-nous garder le silence parce que les politiciens parlent de l'avortement? Il est étrange que l'Église reçoive tant de louanges lorsqu'elle parle de paix et de justice économique, qui sont aussi des « questions politiques », mais que les règles changent complètement lorsqu'il est question d'avortement. Il y a des prêtres qui gardent le silence en prétextant qu'il s'agit d'une « question politique ». Puis certains politiciens se taisent eux aussi en affirmant que c'est une « question religieuse ». Si l'avortement est immoral, où faut-il aller pour le dire?
L'avortement est en réalité bien des choses. C'est une question de politique publique que nous avons tous les droits d'influencer. C'est une question morale, « une question de droits humains fondamentaux pour tous les hommes et les femmes de bonne volonté » (NCCB, Résolution sur l'avortement, 1989). C'est une question d'ordre spirituel qui pose le défi de savoir si nous allons paisiblement continuer à vivre en acceptant le meurtre des enfants dans notre société, ou si nous allons reconnaître Dieu comme le Seigneur de la Vie et lui rendre un culte en défendant la vie.
Si c'est la crainte de traiter de questions politiques qui cause problème, combien plus encore devrions-nous craindre les questions spirituelles où les puissances guerrières sont bien plus terribles et les enjeux infiniment plus élevés! Mais nous sommes des prêtres. Nous n'entreprenons pas des tâches avec nos forces humaines mais en vertu du pouvoir et de l'autorité du Christ. C'est pourquoi nous ne laissons pas la peur nous empêcher d'agir.
18. Ai-je peur de chercher la confrontation? Chercher la confrontation n'est pas la même chose que manquer de charité. Notre Seigneur, qui mangeait avec les pécheurs, les a également affrontés. L'amour exige la confrontation parce qu'il ne peut trouver de repos tant que l'objet aimé est empêtré dans le mal. L'amour cherche le bien de l'objet aimé et cela veut dire qu'il lui faut parfois être dur pour arracher l'objet aimé au mal. Beaucoup pensent au coût de la confrontation mais oublient qu'il y aussi un prix à payer pour l'absence de confrontation. Ce prix, c'est que le mal continue à prospérer, que les relations deviennent vides et superficielles, et que le véritable leadership disparaît parce que le leader n'est plus en mesure d'indiquer la bonne voie à suivre et qu'il finira par perdre le respect de ceux qui se tournent vers lui pour être guidés.
19. Est-ce que je considère l'avortement comme une cause perdue et par conséquent une perte de temps? L'avortement est chaque jour une cause toute nouvelle. Cette cause est la vie qu'on menace aujourd'hui, la vie qui peut être sauvée aujourd'hui. Chaque jour, dans notre pays, la cause de l'avortement devient en réalité 300 « causes » - de véritables enfants humains qui ne sont jamais morts avant ce jour et qu'on destine à la mort. Chaque jour est celui d'une tragédie nouvelle qui exige une nouvelle réponse. Une cause perdue? Pourquoi? Parce que nous n'avons plus le droit de parler pour ceux qui sont sans défense? Parce que nous ne pouvons plus aimer les mères de ces enfants et leur fournir le nécessaire? Parce que nous ne pouvons plus aider les gens à voir la vérité sur le mal de l'avortement? Parce que Dieu n'est plus de notre côté? Parce qu'un gouvernement qui abandonne ses responsabilités envers les enfants sans défense a finalement le dernier mot? Non, ce n'est pas le moins du monde une perte de temps. Nous n'avons aucune raison ni aucun droit de déclarer cette cause perdue. La question n'est pas de voir des « pro-vie » gagnants ou des « pro-choix » gagnants. Le fait est que si le mouvement pro-vie ne gagne pas, personne ne gagne! Nous parlons de l'existence même de la civilisation humaine! L'erreur de déclarer que des gens n'étaient pas des « personnes » a déjà était commise dans le passé (le nazisme allemand, l'esclavage) et elle a été corrigée. Cette erreur peut et doit être corrigée à nouveau, et elle le sera. Se résoudre à accepter moins que cela n'est pas simplement abandonner une « cause », c'est commettre un suicide.
20. Ai-je peur en parlant de l'avortement de permettre à mon « projet personnel » d'empiéter sur la liturgie? Si défendre les enfants innocents menacés de mort et pratiquer la charité en aidant les femmes enceintes dans le besoin n'est qu'un « projet personnel », quel est alors le projet de l'Église? Comment pourrait-il ne pas inclure cela?
21. Ai-je des doutes sur la crédibilité de l'enseignement lui-même? L'enseignement de l'Église tout entier constitue un ensemble indivisible, une unité vivante. Nous ne verrons pas la pleine « crédibilité » d'un enseignement quelconque si nous l'isolons de l'ensemble ou si nous occultons les autres. Il est parfois difficile d'observer l'enseignement de l'Église sur l'avortement? Certainement. Mais nous avons également un enseignement sur la grâce, sur la puissance de Dieu, sur la nécessité de mourir à soi-même, de s'unir au Christ et de pratiquer la charité. L'enseignement est très crédible et il le sera aussi pour notre peuple si nous le présentons comme partie intégrante d'une claire et vigoureuse exposition de la foi catholique tout entière, et si nous le plaçons dans le contexte d'une vie marquée par la charité, la compassion et une profonde sainteté.
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Saint
Charbel for Life Movement
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